Réactionnel ou relationnel

Il y a à peine deux semaines, j’ai terminé une formation en communication relationnelle avec Mme Geffroy, communicatrice douée pour faciliter l’expression et la compréhension de nos émotions, notre ressenti. Cette fin de cours a suscité bien des questionnements chez moi. Entre autres, pourquoi tous les moyens exposés dans ces ateliers ne seraient pas transmis auprès des jeunes? Suis-je la seule à penser que le mode de communication des enfants et des parents d’aujourd’hui laisse à désirer… Peut-être allez-vous penser : «Mais qui est-elle pour aborder cette question? Elle n’a même pas d’enfants!» Vrai. Par contre, avec mon bagage d’interventions auprès des parents et des enfants avec qui je suis en relation d’une semaine à l’autre, j’ai remarqué qu’il y avait un manque important à cet égard. Laissez-vous donc guider par la mise en contexte suivante et jugez-en par vous-mêmes.

Hier, j’ai vécu une situation particulière où la démesure était au rendez-vous. Je m’explique. Alors que j’arrivais toute souriante et enthousiaste chez mon client, en ouvrant la porte, j’ai été prise dans un tourbillon de colère, de cris et de rage venant d’une discussion fâcheuse et complètement noire. Imaginez donc la réaction de la mère de famille lorsqu’elle a croisé mon regard. Elle est venue me trouver en me disant que son adolescent n’était pas encore arrivé et que je pouvais aller tout de même m’installer dans le bureau pour l’attendre quelques minutes. J’ai donc dû passer devant des gens qui utilisaient la violence verbale pour s’exprimer comme si de rien n’était. Pourtant, dans mon cœur, je ne pouvais croire que ce discours soit encore présent de nos jours et pourtant, c’est la réalité. Personnellement, la façon de dire, d’expliquer et de transmettre nos émotions a tout un impact sur le message qui sera entendu par celui qui le reçoit. Alors, sur ce, je vous pose la question : «Êtes-vous réactionnel ou relationnel?» «Arrivez-vous à contrôler vos émotions lorsqu’elles sont trop fortes et à calmer la tempête qui bouillonne en vous?»

Pendant que leur «conversation» tirait à sa fin, la mère est venue me trouver pour me dire que je pouvais maintenant quitter… Voyant qu’elle avait la gorge serrée et les yeux dans l’eau, s’assoyant près de moi, elle s’est mise à me raconter ce qui se passait. Avec ma grande écoute et mon respect pour la femme en question, je suis donc demeurée avec elle sachant qu’elle en avait réellement de besoin. Même si l’heure devait être pour son fils adoptif, puisqu’il n’y était pas, elle a donc pris sa place. Elle m’a d’ailleurs parlé de lui, de son enfance et encore une fois, cet échange m’a permis de mieux comprendre dans quel contexte familial se trouvait cette famille et quel objectif prioritaire entretenir avec son fils pour l’aider à s’améliorer.

La vie nous apporte toujours des événements pour nous pousser à agir. Selon moi, ici, la mère découragée se sachant que faire tenait simplement à être écoutée et entendue, sans aucun conseil précis à obtenir, juste une oreille attentive. Alors, pourquoi n’arrivons-nous pas à utiliser le même langage lorsque nous vivons des situations stressantes, énervantes dans notre cercle familial, social ou professionnel? Sommes-nous rendus à ce point éloigné de toute vraie forme de communication saine et constructive dans nos relations avec notre entourage? Penchez-vous sur cette question et surtout, tentez de renverser ce moule lorsque vous êtes dans ce type de situation qui exige peut-être un plus grand contrôle sur vos émotions…