Votre style parental peut-il devenir le miroir de votre enfant?

Dans la profession que j’exerce, je côtoie différents parents qui viennent consulter pour leurs enfants en difficulté. Parfois, après une première discussion avec eux, je me rends compte que certains d’entre eux, inconsciemment, mettent un poids psychique considérable dans le sac à dos de leurs enfants. La pression qu’ils exercent peut s’avérer rudement néfaste, d’où l’importance de prendre en considération la façon dont on se comporte et celle avec laquelle on discute avec chacun. Somme toute, le but ultime est le même : l’épanouissement global de l’enfant. 

En quoi est-ce qu’un style en particulier peut s’avérer nuisible dans le développement de votre enfant? Prenez quelques minutes pour vous arrêter à ces propos. Votre enfant, étant ouvert à ce que vous lui dites, veut être conforme à vos attentes. Par contre, comme il a peur de vous décevoir et de ne pas être aimé s’il échoue, trop de pression peut accroître les risques de la confiance en soi; ce qui est nuisible dans l’ensemble de ses apprentissages. Si, au contraire, vous ne vous investissez pas suffisamment, votre enfant peut sans doute croire que vous n’avez aucun intérêt pour ce qu’il est et ce qu’il vit. N’oublions pas que vous êtes son premier modèle et qu’il peut boire facilement vos paroles et imiter vos gestes, d’où l’importance de vous questionner avant de vous livrer.

Plusieurs styles parentaux existent et il importe de les décortiquer afin d’en comprendre la définition et de veiller à adapter la vôtre en conséquence, selon ce qui fonctionne et ce qui cloche.

Entre autres, trois types distincts existent : sévères, permissifs et équilibrés. Les premiers se trouvent souvent à être exigeants, contrôleurs et peu sensibles aux sentiments de leurs enfants. De tendance à émettre des règles rigides à respecter, ils oublient que les enfants apprécient aussi être impliqués et pouvoir faire des choix à l’occasion. Comment croyez-vous que ces enfants se comportent en classe? Souvent, ils ne prennent pas leur place et ne réussissent pas à formuler leurs propres pensées et se tournent vers les autres pour prendre des décisions. Certains manqueront aussi de spontanéité et de curiosité. Bref, les conséquences ne sont parfois pas visibles immédiatement, mais à long terme, elles peuvent s’assurer être nuisibles autant chez le parent que chez l’enfant.

Quant à lui, le parent, de son côté, trop permissif, ne parviendra pas à atteindre les buts escomptés. Bien qu’accueillants et chaleureux, ils cèdent souvent tout le contrôle aux enfants. Les limites n’existent peu ou pas et les enfants établissent eux-mêmes leurs propres règles. Ils acceptent la plupart des comportements de l’enfant, qu’ils soient bons ou mauvais, bénéfiques ou non. Ces enfants risquent souvent de manquer de maturité, de ne pas maîtriser leurs impulsions et de ne pas assumer la responsabilité de leurs actes. Possible aussi qu’ils tentent toujours de chercher un coupable à tout prix; le blâme n’existant pas pour eux.

Les parents équilibrés, à la fois sévères et permissifs, maîtrisent l’art d’éduquer convenablement leurs enfants. Ils leur permettent de faire des choix à l’occasion et d’en comprendre les conséquences. Ils leur expliquent pourquoi il importe d’établir des règles claires et de les respecter. Ces parents, plutôt fermes, agissent aussi avec bonté, affection et amour. En somme, ils encouragent leurs enfants à devenir autonomes et à bien se comporter. Par conséquent, ces enfants développent une bonne estime de soi, apprennent à assumer leurs responsabilités et s’adaptent plus facilement aux changements. Ils sont donc mieux préparés à réussir sur le marché du travail et dans leur vie en général.

Vous souhaitez que la réussite scolaire et sociale soit présente dans la vie de votre enfant? Alors, je vous suggère de dresser un portrait de votre style parental dominant et de veiller à le modifier selon les besoins de votre relation.